Un chant d’amour universel et poétique à la figure maternelle
Guédeline Desrosiers propose une poésie jeunesse lumineuse, chantante et profondément lyrique. Loin d’un portrait figé de la maternité, elle compose, à travers la voix sensible d’un enfant, un hommage pluriel, interculturel et intemporel à toutes les mamans du monde.
Une maman sans frontières
Ce qui frappe dès les premières pages, c’est la volonté manifeste de l’autrice de sortir des représentations traditionnelles et localisées de la mère. Ici, la maman est africaine, asiatique, occidentale… Elle transcende les frontières géographiques et culturelles, devenant figure de l’accueil, de la tendresse et de la sagesse, quelles que soient ses origines :
« Le fil bien qu’entremêlé entre une maman et son enfant restera à jamais attaché, quel que soit son vêtement : maman de cœur ou maman de sang. »
Cette universalité de la maternité rejoint l’idéal de l’amour inconditionnel, et fait écho à des œuvres comme Le Livre de ma mère d’Albert Cohen, qui écrivait :
« Maman, je te revois… Tu es morte pour les autres, mais tu es vivante pour moi, tu vis dans mes larmes. »
Chez Desrosiers, la mère est vivante dans les souvenirs, dans la voix de l’enfant, dans chaque souffle de la poésie.
Une parole lyrique et sensorielle
La langue de Guédeline Desrosiers épouse les contours du lyrisme intime, avec ses évocations sensorielles et affectives. Chaque strophe est un souffle doux qui chante la beauté intérieure des mamans. La citation suivante en est une illustration parfaite :
« Maman, c’est une histoire d’amour sans fin, accompagnée d’un joyeux refrain, accentuée de couleurs flamboyantes et imprégnée d’un doux parfum. »
L’image de la mère se déploie comme un parfum, une musique, une peinture. Les illustrations de Tiffany Ratongaranto viennent magnifier ce propos : elles explorent, avec délicatesse et diversité, des figures maternelles tantôt rieuses, tantôt pensives, tantôt travailleuses ou rêveuses. Chaque double page est une ode visuelle à cette richesse humaine.
La grandeur discrète de la mère
Le texte met en avant des qualités à la fois ordinaires et héroïques : douceur, patience, courage, force tranquille, mais aussi des valeurs plus profondes : le sens de l’honneur, la capacité à garder un secret, la sérénité, la sagesse. Cette mère-poème est un trésor qui se révèle au fil du temps, à travers les yeux de l’enfant devenu peut-être adulte.
On pense aussi à la manière dont Christian Bobin parlait de sa mère dans La plus que vive, ou encore à la douceur profonde des mots de Paul Éluard lorsqu’il écrivait :
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »
Comme si cette mère sans couleur ni frontières était un rendez-vous avec l’humanité.
Illustré par Tiffany Ratongaranto
Merci à l’Éditeur pour le service de presse.