Synopsis :
La juge Eun-seok n’a que mépris pour les délinquants juvéniles avant de prendre conscience des difficultés sociales auxquelles ils sont confrontés, et de la responsabilité de la société dans leur dérive criminelle.
Une superbe série à voir.
La série met en avant la justice d’un pays entre préoccupations politiques et routines. Mais au milieu de celles et ceux-là qui se préoccupent de la politique et de leurs gloires personnelles, il y a deux juges, de vrais juges pourrait-on dire, un homme et une femme « né.es pour être juges », parfois trop plongé.es dans l’émotionnel, car leur propre histoire refait surface ; ils ne savent plus faire la différence entre leurs propres vies, les situations à trancher et les personnes à juger.
L’une des juges, l’actrice principale, Mme Shim, arrive à son nouveau poste et elle vient avec des idées fixes. Elle est froide et ne parle que du travail, même hors du travail. Raide et sobre dans son habillement, on peut deviner tout de suite qu’elle traîne une histoire, une colère, une volonté de faire mieux voire trop pour dénoncer les injustices. Et, elle ne cache à personne qu’elle déteste les mineurs délinquants.
Cependant, il y a aussi le juge Cha. Ce dernier veut sauver tous les jeunes délinquants, parce que lui s’en est sorti. Il n’était pas délinquant certes, mais c’est un enfant maltraité qui en a toujours voulu à son père. Il tombe trop souvent dans l’émotion et parfois, cela devient une source de conflit avec Shim.
Les jeux d’acteurs sont juste parfaits et on a l’impression d’être dans la vie réelle. Avec des personnages bien construits et des intrigues bien ficelées, dans la série, nous avons à faire à des humains avec leurs qualités, leurs défauts, leurs colères, leurs joies, leurs regrets. Les jeunes qui sont au cœur de la thématique de la série jouent bien le jeu. Certains sont maltraités, d’autres déficients et d’autres simplement voyous. Mais comme ne cesse de le souligner Madame Shim tout le long de la série, l’éducation reste la base de la prévention de la délinquance juvénile, mais l’effort doit aussi être fourni par chaque jeune. Lors de la rencontre avec une jeune, elle s’exprime en ces termes :
La vie est loin d’être un conte de fées. Croyez-en mon expérience. Ce qui nous différencie, c’est notre aptitude à ne pas franchir certaines limites. C’est pour cela que les tribunaux et les commissariats existent, et que des gens comme moi peuvent vivre de ce métier. Ne parlez pas mal à vos aînés, n’insultez pas les gens parce que vous êtes énervés. Vous devez contrôler ses émotions. Dites toujours bonjour à vos aînés. Même si vous n’avez pas envie, efforcez-vous de sourire. Et, c’est la chance qui vous sourira.
Cette série met en avant les questions de la délinquance et rappelle la nécessité de l’éducation et le besoin de justice. Elle montre aussi que les juges sont simplement humains… qu’une faille ne signifie pas la fin d’une vie; que les parents ne sont pas toujours responsables des erreurs de leurs enfants. Bref, une série que je vous recommande.
Stéphanie Lévesque