La vérité est toujours convaincante
Le député le plus sexy de Grande-Bretagne… Le plus sexy vous dites ? Le plus sexy, le plus intelligent, un père de famille modèle et… Conservateur. Adonis, le seigneur de la beauté et du désir, James Whitehouse est accusé de viol…
Inspiré du best-seller de Sarah Vaughan, journaliste anglaise, Anatomie d’un scandale est une minisérie qui met en avant la question du consentement dans une relation. Mais aussi la fidélité dans le couple, l’amitié, le viol et l’abus politique.
Six épisodes pleins de rebondissements !
Le député James Whitehouse, issu de la bourgeoisie anglaise, est accusé par son ancienne maîtresse qu’il a certainement aimée, doit répondre au tribunal, mais il semble contraint par les usages de ce milieu, de la tradition à présenter une image toujours nette de lui et de son milieu. Un amour fou, peut-être même le seul de sa vie. Et malheureusement, il finit par re-tomber dans le viol… l’appropriation du corps d’une femme lorsque l’on croit qu’elle nous appartient, elle, son corps et son âme. Malheureusement pour une femme trahie, rejetée, humiliée… la vengeance se mange ou mieux, aime se manger sur un plat froid.
C’est ainsi que le député James Whitehouse va se retrouver au pied du mur… au pied du mur pour avoir abusé de son ancienne maîtresse Olivia Lytton.
Sophie Whitehouse et le vide de l’existence.
Femme riche, épouse fidèle et excellente mère de famille se sent perdue et vide des verres de chablis pour oublier… mais peut-on oublier ?
Sophie : Tu vois, je pensais que j’allais bien en venant ici, mais ça me rappelle tout ce qui s’est passé.
James : Ma liaison ?
Sophie : Non. Mes peurs.
James : À quel sujet ?
Sophie : Je pensais depuis toutes ces années que tout était clair entre nous ? Je ne serai jamais ma mère. Et il est hors de question que je vive la même vie qu’elle. Je ne serai pas l’épouse qui souffre indéfiniment. (..) J’ai toujours cru que notre mariage était comme supérieur aux autres… comme immunisé.
La série a quelque chose à avoir avec une réalité anglaise certes, mais universelle ou bien souvent le mâle est le surpuissant et qui peut tout se permettre au nom de son pouvoir mâle ; ce pouvoir qui, dans la série, pèse d’abord sur les femmes, les camarades de l’école, les collègues, les subalternes… et la conjointe, celles qui sont toujours là, celles qui à un moment décident de supporter au-delà du supportable, celles qui attendent, des proches pour la plupart, des gens pour qui l’amour a encore un sens
On remarque donc que la « couleur locale » de cette série se dissimule rapidement, au profit de l’universel avec une intonation assez froide. Aussi, une fois que l’on est entré dans cette série, à cette manière un peu dramatique de rapporter tant d’événements sociaux, politiques et intimes, en épousera-t-on d’autant mieux la grâce un peu mélancolique, incessamment conquise, incessamment nettement plus démoniaque, et toujours plus moderne que ce que pourrait laisser une initiale impression. Cette mise en scène un peu directe, proche du réel qui présente un homme, disons un puissant de ce monde arrogant, distant, trop sûr de lui, sec, né avec une cuillère en or dans la bouche, glacial, presque velléitaire et de l’innocence qui ressemble à un scénario ; une épouse obéissante, amoureuse, soucieuse de protéger ses enfants et prête à tout pour sauver un époux infidèle qui pense que tout va bien se passer…
Ce qui nous laisse à penser au passage que James Whitehouse est sans doute très présent dans ces portraits d’hommes, indomptables sans vantardise, orgueilleux par noblesse d’âme, amoureux de leur nation, toujours un peu judicieux quant à l’apparence qui doit primer sur tout.
Ce que j’ai le plus aimé… ce qui est pour moi le plus de la série
Les avocates… Deux amies qui vont s’affronter au barreau. Kate Woodcroft et Angela Regan.
Puis l’avocate, maître Kate Woodcroft, qui connait bien le dossier, qui connait la personne, qui sacrifie sa vie privée au profit du procès. Mais qui est-elle et quel intérêt a-t-elle à voir James Whitehousse condamné ?
Les séquences à la cour, la procureure, la stagiaire…
Le troisième épisode qui paraît long et plus intéressant ouvre au quatrième qui se ferme sur un panachage impressionnant qui nous fait oublier le temps et l’environnement.
La dernière scène de la minisérie est non seulement jouissante, mais elle donne aussi un sentiment de satisfaction, de victoire, parce que finalement c’est tout un clan qui est démasqué et qui va être cloué par… une femme, non trois femmes, parce que l’histoire nous rattrape toujours.
C’est vrai que j’aurais aimé parfois que certains épisodes aillent plus loin ou que la série ait une deuxième saison, pour voir Kate Woodcroft démasquée ou encore pour voir le premier ministre croupir en prison, jugé. Bref, six heures pour une minisérie c’était juste parfait et on a tout eu.
Titre : Anatomie du scandale
Sortie : 15 avril 2022
Durée : 60 min
Genre : Drame, judiciaire
Créée par David E. Kelley, Melissa James Gibson
Avec : Sienna Miller, Michelle Dockery, Rupert Friend
Nationalité : USA
Nathasha Pemba