Littératures

Chronique littéraire – Un étranger de l’intérieur. Entretiens avec Frantz Voltaire

« Nous étions tous portés par un rêve… » Cette phrase de Frantz Voltaire résonne comme un leitmotiv à travers ses entretiens avec Sarah Martinez. Un rêve de justice pour Haïti, première nation à abolir l’esclavage, un rêve qui a survécu à la dictature, à l’exil, à la prison et à la torture. C’est ce fil rouge qui transforme Un étranger de l’intérieur en bien plus qu’un simple récit autobiographique.

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« Anne Hébert, si tu veillais ma tristesse » – Anne Peyrousse

« Tu es une autre mère. Une autre Anne. » Cette phrase d’Anne Peyrouse résonne comme un aveu : dans « Anne Hébert, si tu veillais ma tristesse », l’écrivaine s’invente une double filiation. Face à la perte de sa mère Nicole, elle adopte Anne Hébert comme mère littéraire. Un livre-cicatrice qui explore cette hybridité troublante entre deuil et création, entre chair et fiction.

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Chronique littéraire – Les ombres de la mémoire. Entretiens avec Régine Robin

« Ma terre promise est un lieu d’indétermination. » Cette phrase de Régine Robin, comme jetée au détour d’une conversation, porte en elle tout un monde : celui d’une intellectuelle qui a fait de l’entre-deux sa patrie véritable. Dans Les ombres de la mémoire, recueil d’entretiens menés par Stéphane Lépine peu avant sa disparition en 2021, on retrouve intacte cette voix singulière qui savait transformer l’exil en poste d’observation.

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Fatou Diome : une voix libre entre deux rives

De l’île de Niodior aux universités européennes, de la tradition sérère aux débats télévisés français, Fatou Diome incarne une trajectoire littéraire singulière qui interroge nos certitudes sur l’identité, l’appartenance et l’universalité humaine. Depuis Le Ventre de l’Atlantique (2003), cette écrivaine franco-sénégalaise s’est imposée comme une voix majeure de la littérature francophone contemporaine, transformant son expérience migratoire en matière romanesque et ses convictions en combats publics. Entre autobiographie sublimée et essais incisifs, son œuvre dessine le portrait d’une femme qui aura refusé toute assignation identitaire pour revendiquer sa liberté d’être et de penser.

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Erri de Luca : l’écriture comme acte de résistance

De l’opulence napolitaine à la pauvreté de Montedidio, des usines Fiat aux sommets alpins, de la militance révolutionnaire à la méditation biblique : la trajectoire d’Erri de Luca dessine l’itinéraire singulier d’un écrivain qui aura refusé toute séparation entre littérature et engagement, entre contemplation et action. Né en 1950 à Naples, cet ancien ouvrier devenu l’une des voix les plus respectées de la littérature européenne contemporaine incarne une conception de l’écriture comme nécessité vitale, pratiquée aux marges du temps, entre deux journées de labeur ou deux ascensions en montagne.

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Chantal Thomas : l’écriture comme archipel de mémoire

Dixième femme à intégrer l’Académie française en 2021, Chantal Thomas incarne une trajectoire singulière dans le paysage intellectuel français. Entre érudition dix-huitiémiste et écriture autobiographique, entre rigueur universitaire et liberté créatrice, cette spécialiste de Marie-Antoinette a su transformer ses souvenirs personnels en matière littéraire universelle. De l’Arcachon de son enfance aux campus américains, de la cour de Versailles aux cafés de New York, son œuvre dessine la cartographie sensible d’une mémoire en perpétuel mouvement.

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La fatigue de la haine – Daniel Guénette : l’élégie d’un monde en sursis

Dans La fatigue de la haine, Daniel Guénette explore cette zone crépusculaire où la beauté du monde côtoie sa destruction annoncée. Entre célébration fragile et désarroi lucide, ce recueil poétique interroge notre époque avec la délicatesse d’un observateur qui refuse autant la complaisance que le désespoir. À l’heure où les idéaux s’effritent et où les consciences semblent engourdies, le poète propose une méditation élégiaque sur ce qui demeure encore à sauver de l’émerveillement.

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« Une enfance de sable » – Liliane Blanc : la mémoire coloniale à hauteur d’enfant

Dans l’oasis d’Ouargla, au crépuscule de l’Algérie française, une petite fille de cinq ans découvre le monde. Une enfance de sable de Liliane Blanc, publié aux Éditions de la Grenouillère, nous plonge dans cette Algérie de la fin des années 1940, à travers le regard de Millie qui suit son père militaire et sa mère espagnole dans ce territoire aux équilibres fragiles. Entre récit d’apprentissage et témoignage historique, ce roman interroge notre rapport à la mémoire coloniale avec une délicatesse rare.

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«Prière de ne pas abuser» – Patrick C. Goujon : quand la mémoire du corps révèle la vérité enfouie

Il aura fallu des décennies de douleurs inexpliquées, de crises somatiques et de malaises diffus pour que Patrick C. Goujon comprenne enfin ce que son corps tentait de lui dire. Dans Prière de ne pas abuser, le jésuite et théologien livre un récit d’une rare pudeur sur la résurgence d’un trauma d’enfance – l’agression sexuelle subie de la part d’un prêtre. Entre mémoire fragmentée et reconstruction identitaire, entre foi ébranlée et parole retrouvée, ce livre bouleversant interroge nos silences et nos dénis avec une lucidité implacable.

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Une poétique du vertige : lecture critique de « Trop d’enfants sur la Terre » de Paul Chanel Malenfant

Il arrive que la poésie n’adoucisse rien. Qu’elle creuse au contraire, avec une précision d’orfèvre, les entailles de l’enfance, les failles du langage et les silences de l’Histoire. Dans Trop d’enfants sur la Terre, Paul Chanel Malenfant ne cherche ni la consolation ni l’absolution. Il orchestre plutôt un chant grave et sensuel, hanté par la mémoire et traversé de voix — celles des enfants disparus, des poètes aimés, des douleurs tues. Ce recueil, à la fois intime et érudit, tisse une constellation d’échos pour dire ce que vivre coûte, et ce que la beauté sauve.

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« Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer qu'en répondant : Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »

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