L’Autre moitié du monde (ed Le Sonneur), Prix Orange du livre 2022. Un texte exceptionnel : qui fait voyager le lecteur dans une comédie humaine à partir d’une histoire de guerre d’Espagne.
Quatrième de couverture
Espagne, années 1930. Des paysans s’éreintent dans les rizières du delta de l’Èbre pour le compte de l’impitoyable Marquise. Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les parages comme sa poche. Mais le pays gronde, partout la lutte pour l’émancipation sociale fait rage. Jusqu’à gagner ce bout de terre que la Guerre civile s’apprête à faire basculer. De son écriture habitée par la sensualité de la nature, Laurine Roux nous conte, dans L’Autre Moitié du monde, l’épopée d’une adolescente, d’un pays, d’une époque où l’espoir fou croise les désenchantements les plus féroces. Une histoire d’amour, de haine et de mort.
Laurine Roux est enseignante de français dans les Hautes-Alpes. Elle est l’auteure d’un premier roman aux éditions du Sonneur : Une immense sensation de calme (2018) , Prix Révélation de la SGDL.
J’ai toujours écrit, j’écris quasiment depuis que je lis. C’est vraiment consubstantiel à la lecture : très rapidement je me suis dit que si les gens écrivaient c’était pour écrire les livres qu’ils avaient envie de lire. Je me souviens très bien de me dire, petite, que j’allais écrire les histoires que j’avais envie de lire. Je dessinais beaucoup, je jouais de la musique, je dansais… J’avais besoin de dire des choses, avec le corps et l’art. Tout ça s’est affiné mais ça a mis du temps. Il y a beaucoup d’apprentissages sur le chemin de l’écriture.
Je crois que j’ai vraiment pâti de mes études de lettres, j’étais écrasée par les auteurs que j’admirais. Trouver sa voix sous ces tutelles n’est pas facile. C’est la littérature contemporaine qui m’a aidée et j’ai mis du temps à y accéder. C’est en sortant de mes études de lettres que je m’y suis intéressée. Je me suis dit : on peut écrire avec cette liberté, on peut jouer avec les genres. Ça a été très formateur. Désapprendre les canons de la littérature a été nécessaire mais c’était aussi très instructif, à l’inverse, d’écrire « à la manière de ». Je crois qu’on ne trouve jamais vraiment sa voix. C’est une voix qui contient toutes les voix des textes qu’on a lus, qu’on a aimés, mais il y a une petite musique qu’on se sait personnelle. Avec Une immense sensation de calme, j’ai entendu cette petite musique qui m’appartenait