La joie, la tristesse, la colère et la peur sont autant d’émotions que nous vivons quotidiennement. Et celles-ci agissent dans nos relations familiales, amicales et professionnelles de telle sorte qu’il parait plus qu’important de savoir les réguler.
Réguler ses émotions est une démarche psychique qui consiste d’abord à identifier un état émotionnel, l’accepter et le surmonter afin qu’il ne nous détourne pas de ce qu’on est réellement ou de ce qu’on peut normalement faire. Les recherches sur la régulation des émotions les plus connues sont celles du professeur James Gross, psychologue américain. Pour lui, réguler les émotions permet de s’adapter à l’environnement et peut être motivé par la recherche d’un certain bien-être. Il définit la régulation émotionnelle comme le « processus que les individus emploient pour influencer quelles émotions ils ont, quand ils les ont, puis comment ils les éprouvent et les expriment » (Gross, 1998).
Tout ce qui est indésirable est systématiquement nuisible. À cet effet, la colère, la peur et la tristesse, faisant partie des émotions indésirables, ne sont aucunement bénéfiques pour notre stabilité émotionnelle. Et parallèlement, elles sapent nos relations avec les autres. Un état colérique engendre plusieurs effets néfastes : il occasionne la perte de contrôle sur les actes et sur la concentration. Une personne en colère peut manifester une action compromettant sa relation avec l’autre ou simplement mettant en péril ses entreprises. La peur quant à elle peut empêcher de marquer un pas qui pouvait propulser une action importante, une carrière professionnelle par exemple. Alors, la peur tout comme la tristesse engendrent des troubles psychologiques comme la dépression et l’anxiété, ce qui peut embarrasser le caractère intrinsèque d’une personne.
Par ailleurs, toute chose, bien qu’étant bénéfique, devrait être consommée avec modération. La joie, situation émotionnelle idéalement souhaitée par tous, peut quelquefois vous conduire à des situations compromettantes. Quand elles sont joyeuses, plusieurs personnes se mettent par exemple à faire des promesses qu’elles ne pourront pas tenir, à se livrer à quelques actes démesurés. Combien de fois avez-nous rencontré une personne si joyeuse qui s’est mise à dépenser sans retenue et se retrouve après dans une situation où elle est rongée par le regret ?
Par conséquent, pour toutes ces raisons, pouvoir réguler ses émotions, quelle que soit leur nature, est visiblement une disposition que chacun devrait acquérir ou développer. Pour ce faire, les stratégies suivantes peuvent être utiles :
Déterminer la nature de l’émotion : vous ne pouvez pas contenir une émotion dont vous n’avez pas conscience. Face à une situation, la première chose à faire c’est de déterminer la nature de votre émotion et ce n’est qu’à partir de là que vous pourrez facilement la surmonter.
Détourner son attention : Si une émotion est indésirable, vous pouvez décider d’y détourner votre attention comme le stipule James Gross. Par exemple, si vous discutez sur un sujet qui vous met en colère, vous pouvez simplement décider de tourner la conversation vers un sujet plus convivial. Ou alors, pendant que vous parlez d’un sujet triste, vous pouvez vous efforcer à vous remémorer un événement plus joyeux. « La paix intérieure commence dès l’instant où vous choisissez de ne pas laisser les autres ou les évènements contrôler vos émotions », disait Bouddha.
Relativiser la situation : vous devriez garder à l’esprit le principe que rien ne dure longtemps, même pas la douleur. Peu importe ce qui vous rend en colère, triste ou vous fait peur, soyez rassurés que tout finira par se tasser. Dédramatisez l’impact de la situation en vous projetant sur un après merveilleux et paisible.
Aller dans la juste mesure : ceci concerne plus les moments de joie. Il est important de savoir qu’une réussite ou alors un accomplissement n’est pas une fin en soi et que plusieurs autres défis se présenteront toujours à vous. Quand la chance vous sourit, manifestez de la gratitude tout en restant préparé pour des échéances à venir. Il faut donc savoir garder la juste mesure malgré la grandeur de votre joie.
Pour finir, comme le disait Daniel Desbiens, celui qui arrive à exercer un bon contrôle de ses émotions part avec une bonne longueur d’avance dans la course du bonheur. Puisque le bonheur c’est ce dont nous avons le plus besoin, savoir réguler ses émotions reste indispensable dans nos vies.
Franckh Espérant NOMBO