Sébastien Émond n’a pas pour ambition de convertir quelques personnes à une certaine idée ou idéologie, mais il sollicite le respect et la prise en compte de la différence. En ce sens, il prend position et conteste l’ordre hétéropatriarcal pour un ordre plus libéré. De ce fait, il développe des thématiques apparentées : l’amour, l’amitié, la violence, le rejet, la liberté…
À tort ou à raison, le monde reste figé sur un ordre établi qui écarte certains et privilégie d’autres. Cela crée une rupture entre les humains qui développent des failles et des frustrations inutiles. La diversité et l’inclusion ne doivent pas être de vains mots, car ils doivent prendre en compte tous les contours de la nature humaine pour une société plus efficace et plus épanouie. L’auteur déplore implicitement le fait que certains jours, on a l’impression d’être dans un monde qui impose l’uniformité, alors que c’est la présence des différences, des réalités humaines qui va faire évoluer la société pour favoriser l’être avec.
L’écriture de Sébastien Émond est directe et très créative au sens de fécondité, d’innovation et de renouvellement. D’un poème `l’autre, on rencontre plusieurs Sébastien Émond. Il tourne son regard du côté de l’humain, tout simplement ; l’humain qu’il définit dans les pages de son recueil :
Dans ce recueil, l’amour d’amitié au cœur de la relation. La relation à l’autre y est visible. Elle se révèle comme le souffle qui fait tout tenir entre le narrateur et Jesse. Même lorsque l’ami va vers d’autres ailleurs, l’amitié est toujours là. Le narrateur demeure présent et vigilant pour que rien ne se perde. Il y a des façons d’être humain, enseigne, et les différences ont de l’importance dans toute société. Étiqueter des personnes ou imposer une tendance soi-disant normale ou traditionnelle n’est pas toujours constructif, car on peut très bien être différent et demeurer soi-même ; on peut être différents et vivre ensemble. L’expérience de la vie est une structure fragile qui peut parfois conduire au rejet de l’autre. C’est pourquoi elle doit toujours se renouveler grâce au pouvoir de transcendance (de soi et de l’autre) pour aboutir à une ouverture. C’est peut-être aussi le rôle de la littérature ou du cinéma, ou de l’art tout court (chez Émond), en tant que dépassement (par le biais de l’imaginaire).
Karl Emmanuel Makosso