- L’observation
En face d’une situation, avant de commencer à juger ou à crier, il est nécessaire d’observer en silence pour prendre la température de la situation. Les jugements ou les préjugés peuvent bloquer l’autre qui est en face de nous, car il peut tomber dans la dépréciation de lui-même et développer la méfiance. Ainsi, il y a des mots qui reviennent souvent chez des personnes qui ont toujours tendance à juger ou à étiqueter : “Oui. Tu es toujours comme ça ! OU ENCORE “Tu ne changeras jamais ! OU bien “Chaque fois, on doit te le redire”. Observer et s’engager dans une démarche procédurale conduit les deux parties à discuter, à réfléchir…
- Ne pas porter la croix d’autrui
Je sais que l’expression Croix doit faire rire ou bien étonner, mais nous avons souvent tendance à vouloir porter et endosser la responsabilité des émotions des autres. Nous devons fournir un effort pour ne pas nous attribuer cette responsabilité car cela finit par engendrer des conflits dans nos rapports avec les autres. Chaque personne est responsable de ses émotions et avoir l’habitude de s’excuser à tout bout de champ en pensant être à la base de la colère ou de la tristesse de l’autre ne nous aide pas et nous place éternellement dans une posture conflictuelle avec nous-mêmes.
- Identification des besoins et désirs
Traditionnellement, notre éducation ne nous a pas autorisés à exprimer nos besoins ou nos désirs. Nous pensons parfois que nos besoins ou nos désirs ne valent rien. Nous pensons aussi que les taire est à notre avantage, que c’est l’humilité et qu’il nous faut, cette humilité parce que nous devons d’abord penser à autrui. Nous devons comprendre que l’expression de nos besoins et de nos désirs fait partie de notre identité profonde et cela permet d’aller vers autrui. Identifier mes besoins me permet d’identifier les besoins d’autrui. N’attendez pas que l’autre identifie vos besoins et qu’il les satisfasse. Que ce soit en entreprise, au travail, en amitié, pensez à vous et accordez la priorité à vos besoins. Personne ne fera jamais des choses pour vous mieux que vous-même. Tout attendre de l’autre, même dans l’identification de vos besoins, vous rend dépendant à vie et donc incapable de communiquer en toute bienveillance. Vous tiendrez toujours un discours tronqué.
- Présentation de la demande
Apprendre à demander sans exiger, sans imposer. Tout ce qui est exigence et imposition bloque la communication parce qu’elle peut générer une rébellion ou une colère chez l’autre. Quand vous voulez demander une chose, prenez le temps de vous préparer avant de formuler votre demande. Il y a par exemple des formules comme “s’il vous plaît, pouvez-vous” ou encore “Je n’ai pas bien compris, est-ce que vous pouvez répéter… “on peut en discuter si vous le souhaitez”.
- Autocritique
Vous écouter et prendre le temps d’établir votre échelle de valeurs vous permet de développer une attitude positive en termes de communication. Certains parlent de petite voix, d’autres parlent d’intuition… Ce quelque chose qui vous place en face de vous-même et vous envoie des signes sur des jugements négatifs que vous entretenez.
● Apprendre à nommer les émotions
Vous devez éviter de fuir vos émotions, d’avoir peur de les nommer. Regarder vos émotions en face permet aux personnes de s’entendre dans un esprit de réciprocité. C’est une chose difficile, mais cela prend du temps pour y arriver.
- Apprendre à trouver en l’autre des signes de bienveillance.
Il est important de s’assurer que la personne en face de vous est ouverte à la communication bienveillante. Si c’est une personne violente, vous risquez de vous répéter sans résultat. Quand vous voulez discuter avec une personne et qu’elle est incapable d’exprimer ses sentiments, il ne faut pas insister. Prendre le temps est nécessaire.
- Écouter l’autre
“Apprends à faire silence. Que ton esprit écoute et absorbe”.
~ Pythagore
Il y a souvent une tendance chez plusieurs personnes. C’est de présumer ce que l’autre pense, c’est d’imaginer des choses qui n’existent nulle part, c’est de ressentir à la place de l’autre. Cela est un handicap pour la communication. Il est mieux de dire ce que l’on pense que de penser ce que l’on ne peut pas dire. Dire et écouter l’autre est essentiel parce qu’elle est la seule personne susceptible de vous exprimer ses pensées. Ne définissez pas ses besoins et laissez-la s’exprimer.
● Développer un langage proactif
Dites toujours clairement ce que vous pensez sans chercher à culpabiliser ou à complexer l’autre. Ici l’honnêteté et l’authenticité sont des valeurs fondamentales.
Conclure ensemble
Quand une chose est réalisée ensemble et de manière procédurale, la conclusion est positive et elle se fait toujours ensemble. C’est l’aboutissement de la communication bienveillante. Vous pouvez conclure de continuer ou de vous séparer en bons termes.
C’est quoi la communication bienveillante ?
Elle est un outil qui favorise une meilleure communication entre les personnes. En entreprise, elle permet l’efficacité, le développement et l’épanouissement des personnes. Elle permet de se sentir en paix les uns avec les autres. Elle se fonde sur la communication non-violente.
Cherchez à comprendre avant de vous faire comprendre.
~ Stephen R. Covey
Les mots-clés de la communication bienveillante
- Écoute
- Résolution des conflits
- Prendre du recul
- Bien vivre ses émotions
- Mieux vivre les conflits
- Aller à l’essentiel
Des outils pour la route
Selon l’instigateur et le créateur de la communication non-violente, Marshall Rosenberg,
« La Communication Non Violente, c’est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire trois choses :
- Me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
- Acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;
- Acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner. »
Suivez Marshall Rosenberg dans cette vidéo
Marshall Rosenberg a construit la communication non violente (CNV) sur 4 bases : OSBD
★ O comme Observation
Observer mais ne pas faire de jugement de valeur et ne pas généraliser.
- S comme Sentiment
Exprimer ce que l’on ressent et partager ses émotions
★ B comme Besoin
Derrière chaque émotion, se cache un besoin satisfait (sentiment positif) ou insatisfait (sentiment négatif). Les identifier permet d’aller en avant.
★ D comme Demande
Exprimer sa demande et éviter de penser à la place de l’autre.
Pénélope Mavoungou