À la rencontre de Pierre-Luc Gagné

« La littérature demeure la meilleure façon de me connecter à l’autre. »

Pierre-Luc Gagné, crédit photo : Holbrookimage
Crédit photo : Holbrookimage

Pierre-Luc Gagné est né à Rimouski. Il est Récipiendaire du prix « nageur olympique dans les nuages» aux derniers jeux d’été et d’hiver. L’homme est un lion que je n’ai su faire rugir est sa première œuvre littéraire publiée.

Qui êtes-vous, Pierre-Luc Gagné ?  

Un homme passionné, désinvolte, instinctif et obstiné. Je ne vis que pour aimer, découvrir, employer l’humour à toutes les sauces et ne faire que ce qui me plaît.  

La littérature est un univers immense, pourquoi avoir choisi la poésie pour votre première publication ?  

C’est la façon la plus juste et sentie de me connecter avec moi-même et les autres. Bien que la narration apparaisse à quelques reprises, mes écrits sont empreints de poésie. C’est naturel et ça ne se contrôle pas. 

Depuis quand écrivez-vous ? 

Depuis 5 ans, comme une révélation. Je suis diplômé en techniques de travail social.  L’écriture est arrivée lors de mon dernier stage. On m’a demandé d’écrire un texte et j’ai eu la piqûre des mots. 

D’où vous vient cet amour pour la littérature ?  

J’ai passé mon enfance à la bibliothèque. Les livres ont toujours fait partie de ma vie, mais jamais aussi puissamment qu’aujourd’hui. La littérature demeure la meilleure façon de me connecter à l’autre.  

Quels sont les enseignements des différents poèmes de votre recueil ? 

Je n’enseigne rien. Je tente de transmettre l’émotion, de faire sentir « une réalité», de faire voyager. 

L’homme est un lion que je n’ai su faire rugir… ce titre traduit-il une résignation, une  désespérance, un mystère ?  

Une figure de style.

Quel est votre écrivain de cœur ?  

Un quatuor de cœur : Nelly Arcan, Antoine Charbonneau-Demers, Christine Angot et Marguerite Duras. Pour leur volonté d’écrire ce qu’ils croient savoir et de vivre pour le faire.  

Comment définirez-vous l’acte d’écrire ?  

Rejoindre l’humain, calculer les failles et en imager la lumière.  

Vous êtes poète. Quel rapport la poésie entretient-elle avec le monde ? 

Elle le dessine. 

Avez-vous d’autres publications en vue ? 

Oui! J’ai complété un deuxième manuscrit. Celui-ci navigue autour de ma grand-mère maternelle, de mon enfance et la mort qui nous relie. Il dort chez l’éditeur, à suivre.    

Un vœu ?  

Que l’on se connecte à l’émotion sans vouloir trouver un sens absolu. Et écrire longtemps.

Questions – hors les murs – à un informaticien-écrivain. Elles nous viennent de Patrick Élie Gnaoré, notre collaborateur :

*Littérature et informatique, est-ce compatible ?

Les gens qui ont travaillé pour moi dans le domaine de l’informatique, c’étaient des poètes reconnus et des écrivains aussi. Nous étions reconnus pour la qualité de nos manuels. Des écrivains qui écrivaient de l’informatique. Mais, l’écriture, l’informatique et un programme d’ordinateur, c’est la même chose. Ça doit se tenir. Il ne doit pas y avoir des trucs trop inutiles dedans. Ça doit fonctionner. Informaticien, je ne me suis pas senti étranger en littérature.

*Comment, partant de votre expérience, expliqueriez-vous l’intelligence artificielle à des néophytes ? Quelle est votre position sur cette question de l’intelligence artificielle?

– Il y a plusieurs simulations d’Intelligence artificielle. À l’époque, on en avait créé avec un psychiatre ou un psychologue. On tapait par exemple : « Bonjour comment ça va ? Et on entrait en dialogue avec le psy (robot). On simulait la conversation Il ne faut pas oublier que l’Intelligence artificielle, c’est une simulation. On n’est pas dans l’intelligence véritable. L’idée fondamentale c’est de permettre à des machines d’apprendre et c’est un peu plus compliqué à fabriquer, mais aussi à contrôler parce qu’un être humain c’est celui qui aime apprendre et quand il a appris, il aime faire comme il pense qu’il doit faire. Et c’est un peu la même problématique avec l’intelligence artificielle, c’est-à-dire qu’il faut réussir. Il faut réussir de permettre à des machines de comprendre ce qui se passe dans leur environnement et de réagir, mais sans perdre le contrôle.

*Le mot contrôle sous-entend une certaine éthique

C’est difficile l’éthique. Évidemment il y a les trois lois de la robotique d’Isaac Asimov :

1 – Un robot ne peut blesser un être humain ni, par son inaction, permettre qu’un humain soit blessé.

2 – Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.

3 – Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu’une telle protection n’est pas en contradiction avec la première et/ou deuxième loi.

*Pourquoi l’intelligence artificielle apparaît-elle comme une priorité pour le Québec aujourd’hui ? Pas un seul jour ne passe sans qu’on ne la mentionne

– Parce que c’est le mot à la mode.

*Elle passera, si c’est une mode

– Non, ça ne va pas passer. Espérons qu’elle réussira à résoudre certains problèmes cruciaux pour l’humanité : nourrir les gens, guérir les maladies, permettre aux gens de vivre dans un environnement qui ne les tue pas. Nous les boomers, on a tout eu ou presque. Nous sommes passés d’une société fermée à une société ouverte. Et l’informatique est arrivée. C’était un cadeau. C’était magnifique. Maintenant on aura un monde assez problématique.

[1] Louis-Philippe Hébert, Monsieur Blacquières, Montréal, 2014, p. 37.

Propos recueillis par Nathasha Pemba, 22 mars 2021.


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