Nos souffles liés est un recueil de haïkus dans lequel l’auteure révèle l’expression de sa relation intime avec la nature. Elle lui rend hommage et démontre le lien étroit entre l’humanité et la nature. Elle évoque l’intime de l’humain et mobilise les dimensions naturelles de l’homme, bien au-delà du corps et de l’âme.
arbre de famille
ses minces branches
que secouent les rafales
Tout au long du recueil, après l’éloquente préface de Geneviève Fillion, et au croisement de certaines thématiques, les haïkus sont illustrés par de photos en noir et blanc symbolisant chacune une idée, un espoir, une réalité.
La poésie de Louise Dandeneau s’inspire de la symbolique de la nature et exalte cette dernière la considérant comme matrice, racine et lieu d’épanouissement de la personne humaine. Ce discours, elle le travaille à partir de son conditionnement existentiel. Elle renseigne sur sa vision du monde qui se fonde sur la considération de la nature.
perle de rosée
la première feuille jaune
sur le jeune orme
Aspiration originelle, plaisirs sans fin. Amour. Espoirs.
Louise Dandeneau magnifie l’Amour, lui donne une trajectoire existentielle faite de hauts et de bas, de silences et de magnificences. Elle croit en l’Amour comme elle croit au pouvoir du silence.
Saint-Valentin
la goutte en forme de cœur
frôle la bonde
La spécificité des Haïkus – trois lignes, syllabes restreintes- s’accorde avec virtuosité et favorise une proximité des textes et des idées mis en avant. En effet, le Haïku est un poème bref en trois lignes et 17 syllabes, visant à traduire une sensation vis-à-vis d’un événement naturel ou d’une saison, par exemple. Dès lors, il ne décrit pas une scène, mais évoque simplement un sentiment particulier face à la scène qui se déroule sous les yeux de son auteur[1].
Par conséquent, Nos souffles liés évoque non seulement la nature, mais évoque aussi les bienfaits de l’Amour et ses revers qui pourtant ne le ternissent pas.
Dans sa création, Louise Dandeneau fait une profession de foi à la nature et invite le monde à la respecter, car elle est leur mère.
cris de femme
dans une langue inconnue
trottoir fissuré
Il y a une affirmation, de la tendresse, mais aussi de l’espoir. L’amour et ses revers sont présents. Il y a une contemplation essentielle et profonde de la nature considérée à la fois comme commencement et comme fin.
redonner vie
au vieux tronc sans écorce
deux noms d’amoureux
un train passe
des petites vagues
dans mon thé
repérer ta voix
les machines à café
noient les autres
le couchant
rosit encore la noirceur
je t’attends
Karl Emmanuel Makosso