Philosophie du Tatami- suite et fin

Vivre avec l’autre, réalisme et façons d’appréhender l’existence, les philosophes Hélène Wang et Michel Puech mettent en avant l’art de la vie à partir d’une philosophie fondée sur les techniques des arts martiaux ; une sagesse qui vaut partout où il y a un souffle de vie.

BA-JUTSU : LÂCHER PRISE POUR ATTEINDRE SA CIBLE

Qu’est-ce que le Ba-jutsu ?

« Le Bajutsu regroupe toutes les disciplines équestres que pratiquaient les Samouraïs du Japon médiéval : équitation bien sûr, mais aussi tir à l’arc à cheval, lancer du javelot, combat à la lance, au sabre, etc. Le Bajutsu moderne tente donc de réapprendre ces disciplines de manière ludique, en permettant à des gens de tous niveaux de s’élance. »[1]

Pour en savoir un peu plus sur le Ba-Jutsu, merci de cliquer sur le lien suivant : Ba-Jutsu

 Pour décocher une flèche sur une cible en montant un cheval lancé au galop, il faut savoir lâcher prise, seul moyen de ne pas être submergé par tout ce qu’on doit gérer en même temps. 

Selon les auteurs, la vertu essentielle du Ba-jutsu, c’est « d’ajouter à la formation de soi que procure l’équitation le perfectionnement de soi qu’apportent les arts martiaux. »

En effet, apprendre les deux techniques du Ba-Jutsu permet d’acquérir la capacité à « dépasser tout entrainement technique dans un moment d’intuition, où on fait confiance à un instinct qu’on a travaillé infatigablement à l’entrainement »

Le tir à l’arc et le lâcher-prise zen

Le tir à l’arc dans l’art chevaleresque japonais est « une recherche intérieure de la parfaite simplicité, du vide zen »

Les maitres de cet art martial expliquent que dans la vie en général, ce qui empêche d’atteindre la cible, ce sont les préoccupations (en premier la vanité de vouloir atteindre la cible) et les réflexions techniques. On croit qu’on peut tout faire. Se détacher et vider son esprit, se vider de son ego, on peut arriver à la « vision parfaitement simple de l’unité entre l’arc, la flèche, la cible et soi-même ».

Quel type de samouraï veux-je devenir ?

« Aujourd’hui, pour atteindre ses objectifs dans la vie (ses cibles), alors que la vie nous emporte comme un cheval au galop nous plonge parfois au cœur de vraies batailles, on peut encore choisir entre deux visions de l’esprit samouraï : ou bien le simple apprentissage de techniques difficiles, mais efficaces, ou bien la recherche intérieure, à travers ces techniques, d’une capacité de concentration qui permet de lâcher prise au milieu des situations les plus stressantes. Un savoir-faire efficace ou bien un savoir-être encore plus efficace »

  1. Savoir lâcher prise
  2. Se forger un instinct juste
  3. Jouer avec le guerrier qui est en soi

KARATÉ : ACTION ET NON-ACTION

Devenir capable d’action décisive c’est aussi comprendre la puissance de la non-action

Le Karaté est un sport de percussion dont l’idéal est la frappe unique d’un point vital. Ce coup décisif qui termine le combat en un instant avant que l’adversaire ait pu réagir provient à la fois du sabre et du zen.

« Le karatéka apprend à frapper avec toutes les parties de son corps : poing et aussi main ouverte, tranchant de la main, doigts, poignet, pied (dessus, dessous, tranchant, talon), coude et genou qui sont des armes redoutables. Il cherche l’impact décisif en développant vitesse et précision, et en mobilisant, l’énergie présente en lui. »[2]

Il faut être dans l’action totalement résolue ou bien dans la non-action maitrisée. Jamais entre les deux.

La non-action doit figurer dans toute liste de solutions possibles à un problème et souvent en tête de liste

Agir avec résolution c’est décider qui on est.

LE TAÏ-CHI

COMPRENDRE LES ÉNERGIES ET LEURS NUANCES

Pour effectuer un véritable changement, commencer par percevoir toutes les nuances énergétiques en présence

« Le taï-chi est un art martial “interne” chinois. Le dernier caractère CHI signifie “poing” et “boxe”. Mais à la différence des arts martiaux “externes” où l’énergie se manifeste par des mouvements de combat, le taï-chi gère l’énergie interne du corps humain »[3]

Le CHI en chinois traditionnel désigne l’esprit. Ainsi, quand on soigne, on rétablit l’harmonie du CHI dans le corps du patient. Quand on combat, on mobilise toute l’énergie de son propre CHI.

En face d’une situation à gérer, ressentir les « énergies’ en présence y compris à l’intérieur de soi-même

Agir en s’appuyant sur les “nuances” et pas à coups de grands principes généraux

Seule l’écoute authentique de soi permet une vraie transformation


[1] https://bajutsu.ch/bajutsu.php

[2] La philosophie du Tatami, p. 174

[3] Ibid, 189

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« Si j’écris, c’est pour échapper réellement à une certaine solitude et pour essayer d’attirer le regard de l’autre. […] Je cherche simplement à sortir de ma solitude et mes livres sont des mains tendues vers ceux, quels qu’ils soient, qui sont susceptibles de devenir des amis »

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