Alexandrie, le 15 janvier 2007
Philémon,
Merci bien, je vous suis unie par la pensée… et de la même manière je le suis pour votre activité philosophique… je voudrais, en plus de mes recherches sur les philosophes anciens, dans quelques mois, commencer une véritable œuvre philosophique féminine ici à Alexandrie, et je compte beaucoup sur vous et sur votre grande expérience philosophique et humaine. Je me demande toujours si parmi les philosophes anciens, il n’y avait pas de philosophes femmes reconnues. Ici en Égypte, l’on parle beaucoup de vous et de votre œuvre. Je sais que je ne saurais me passer de vous dans l’une ou l’autre chose. Vous disiez vouloir en savoir un peu plus sur moi ? Ce n’est pas du tout osé, professeur. Nous commençons à devenir amis et les amis se doivent de mieux se connaître. J’y répondrais donc avec plaisir.
Voyons la première question, suis-je croyante ? Dites-moi, y a-t-il sur terre une personne qui ne croit en rien ?
Deuxième question : Quels sont mes passe-temps dans la vie ? Je vais vous surprendre. J’adore jouer au football et je suis une excellente nageuse. J’aime également les jeux de société ainsi que les promenades dans la nature. La troisième question concerne mes qualités et mes défauts. C’est toujours dur d’en parler soi-même. On va dire que je suis belle (ce sont les autres qui le disent ! ), intelligente, réservée et pleine d’assurance (pas tout le temps). On me dit colérique quelquefois. Voilà. À votre tour de vous dévoiler à présent.
Amicalement,
Sophia
Athènes, le 17 janvier 2007
Bonsoir très chère,
Je suis ravi d’en savoir un peu plus sur vous, Sophia. Quant à moi, je ne suis pas croyant. Eh oui ! Contrairement à ce que vous pensez, il y a sur terre des gens qui ne croient en rien. Et j’en fais partie. Malheureusement. Côté passe-temps, j’aime la lecture et le sport que je pratique régulièrement. À mon tour je vais vous surprendre. Comme vous, je suis un excellent nageur. Voilà ! Vous savez tout à présent.
C’est donc avec beaucoup de plaisir que je suivrai et accompagnerai l’un de vos projets, celui qui me semblera déjà arrivé à maturité. Des femmes philosophes dans la Grèce antique ? Je n’y ai jamais pensé. Je sais qu’il y a des visages que l’on met souvent en avant, comme celui de Lasthénéia et Nicarété, Aspasie, Théano. On retrouve aussi des femmes philosophes chez les pythagoriciens. C’est une philosophie en lien avec les devoirs familiaux, la morale pratique. Quelques noms : Aedésia, Damô, Léontion et Thémista, Cléa, Aristocléia, Amphicléia. Mais on engagera la recherche ensemble ? Vous savez, quand je vous lis, j’ai l’impression de vous connaître depuis toujours. Vivement que l’on se rencontre ! À quand déjà votre venue à Athènes ? Êtes-vous une féministe ?
Union de pensées et d’amitié. Bisou.
Phil.