Alexandrie, le 14 février 2007
Bonjour Philémon,
Et moi alors ? Je souris en vous lisant. Je meurs d’envie de vous rencontrer. Dès que j’en aurai fini avec mes programmes d’ici, je saute dans le premier avion. Une pensée philosophique depuis ma chambre que j’ai transformée en zone philosophique, pour vous dire que tout mon cœur se trouve à côté du vôtre… Surtout en ce 14 février… Jour de la Saint-Valentin.
Vous voulez savoir si je suis féministe. Je ne saurais vous répondre là non plus, car si j’ai un profond respect pour la femme, je récuse toute doctrine tendant à sa masculinisation. Ceci est un point de vue personnel, je pense que la féminité en nous est une richesse que nous ne devons pas occulter. Il m’arrive de me prendre pour une humaniste, je le suis, non pas au sens extrémiste du mot, mais je pense que le respect de la personne humaine, est le socle du respect de la femme, comme de tous les autres humains. Qu’on la considère comme un être humain en lui attribuant les mêmes droits que les hommes, et tout ira de soi. Mais il est clair que rechercher une égalité mathématique conduirait à nier la différence. Vous ai-je répondu comme il se devait, cher ami ?
Votre Sophia. Bisou
Athènes, le 16 février 2007
Merci beaucoup ma chère Sophia,
Tout va bien grâce à la Providence. Vous êtes exceptionnelle. Tout se passe bien, même s’il fait spécialement froid cet hiver. Merci pour votre amitié. On en reparlera un jour, vous et moi de tout ce que nous avons à nous dire. La nouvelle intéressante pour le moment c’est la publication de mon prochain livre sur l’Amour. Si la philosophie est l’amour de la sagesse, je considère que l’amour est une philosophie dont la substantialité est inépuisable. Sophia, une question un peu indiscrète. Êtes-vous mariée ? Ou bien avez-vous un « Valentin » ? (S’il existe et bien j’en suis malade déjà !).
Philémon qui commence à vous aimer aussi.
Athènes, le 25 février 2007
Bien cher Philémon,
Merci de cette bonne nouvelle. Un livre sur l’amour ! J’aime l’Amour… J’aime aimer.
Les grands esprits se rencontrent, pourrait-on dire !
Moi c’est le thème de l’amitié qui m’attire. Et la philia grecque en particulier. Tout ce que nous aurons à nous dire me réjouit déjà. Je suis heureuse pour vous : vous êtes vraiment mon étoile philosophique, une lumière sur mon chemin, mon Apollon. Et cela fait une grande joie de savoir que tout se passe bien. Je viendrai vous rencontrer. Je viens à Athènes, à la fin de ce mois. J’ai hâte de découvrir le sol de la philosophie, de rencontrer tous ces monuments historiques… Venir à Athènes est, pour moi, comme un acte de foi philosophique. Visiter Athènes me permet de vivre l’histoire de la philosophie avec les Grecs anciens. Les années passées, j’ai beaucoup hésité à cause de mes multiples engagements, mais j’ai décidé de m’ouvrir à la société athénienne, pour être utile… En essayant de ne pas me laisser dévorer (rires) par le monde. J’essaie de devenir une philosophe engagée et cela me fait du bien.
Vous voulez savoir si je suis mariée. Non, je ne le suis pas. Il faut dire que je n’ai pas encore rencontré mon âme sœur. Et vous professeur, êtes-vous un homme libre ?
Sophia
Athènes, le 25 février 2007
Ô ma Sophia,
Si vous pouviez savoir comme je suis libre. Trop libre. Toujours libre de vous serrer un jour dans mes bras, vous poser sur mon cœur et ne plus jamais vous lâcher. Et… trop heureux de vous savoir célibataire.
Vivement notre rencontre.
Philémon