Bar italia 90 de Mattia Scarpulla

Cette réinvention du personnage multi-identitaire dans le contexte contemporain du roman de Mattia Scarpulla, Bar Italia 90, apporte une touche d’intrigue et de subversion à l’histoire. Imaginer en quelque sorte une Virginia Woolf du XXIe siècle se tournant vers une relation amoureuse avec une femme rencontrée au Bar Italia, un lieu qui est à la fois le cadre de ses rencontres et le reflet de sa vie intérieure, serait certainement surprenant pour beaucoup, mais aussi profondément évocateur. Le Bar Italia devient alors un personnage à part entière dans l’histoire, un lieu de vie où les personnages se rencontrent, se détendent et parfois se perdent dans l’excès pour échapper à leurs souvenirs et leurs tourments. C’est un endroit où les frontières entre le réel et l’imaginaire semblent s’estomper, où les rencontres inattendues peuvent transformer les destins des protagonistes.

Oui. Monsieur Taddeo connaît mes habitudes. Une personne sur laquelle on peut compter. Il faudrait que tu te fasses lire les lignes de la main. On boit un verre, puis on rentre chez nous.

Cette interprétation du Bar Italia 90 comme un lieu de vie, où les personnages se retrouvent et se réinventent, offre une perspective intéressante sur l’importance des espaces dans la formation de nos identités et de nos relations. C’est un endroit où les masques peuvent tomber et où les vérités les plus profondes peuvent être révélées, ajoutant une dimension supplémentaire de complexité et de richesse à l’histoire de Mara et de ses compagnons de bar.

Assise sur le lit, je prends conscience de ma réalité à Montréal, mais mon corps reste encore imprégné de notre enlacement. Nos bouches, sangs et nerfs. Je ferme les yeux et tente de voyager jusqu’à mon appartement à Torino. Retrouver ce que nous étions. Par bribes en goûter encore un peu.

Cet extrait offre une analyse perspicace de la dynamique complexe entre amitié, identité et déracinement dans le contexte du roman Bar Italia 90 de Mattia Scarpulla.

L’amitié est présentée comme une force centrale dans la vie des personnages, un lien essentiel qui transcende les barrières géographiques et culturelles. Les relations entretenues avec les ami.e.s deviennent la trame même du récit, offrant un soutien vital dans les moments de déracinement et de transition. Scarpulla semble mettre en lumière le rôle crucial des amitiés dans la construction et le maintien de l’identité individuelle, surtout face aux défis du déracinement.

En effet, le déracinement, qu’il soit physique ou culturel, est exploré comme un processus complexe qui peut perturber et redéfinir l’identité des individus. Scarpulla suggère que le déracinement peut être à la fois une expérience douloureuse et une opportunité de réévaluer et de reconstruire son identité en fonction de nouvelles réalités. Dans ce contexte, les amitiés jouent un rôle crucial en offrant un soutien émotionnel et social, aidant les individus à s’adapter à leur nouvel environnement et à se réenraciner dans leur nouvelle vie.

Un trait essentiel : le « Nous » utilisé dans le roman semble représenter la force collective des personnages, indépendamment de leur origine ou de leur lieu de résidence. C’est un rappel que les liens d’amitié peuvent créer une communauté solide et résiliente, capable de surmonter les obstacles et de s’épanouir malgré les défis rencontrés. En fin de compte, Scarpulla semble suggérer que c’est dans les liens d’amitié et dans le soutien mutuel que les personnages trouvent leur véritable essence et leur force pour affronter les vicissitudes de la vie.

Nos respirations sont des souffles bruyants, comme si elles parlaient leur propre langage, elles se coordonnent dans un rythme commun, pour s’inciter à manger l’air, à chantonner, à ne pas avoir besoin d’un avenir, à exister dans la répétition de ces mots continuant d’habiter nos os et nos muscles.

 Effectivement, la manière dont les respirations sont décrites dans le roman Bar Italia 90 de Mattia Scarpulla offre une perspective fascinante sur la connexion humaine et l’intimité partagée entre les personnages. Cette synchronisation des respirations évoque une harmonie profonde et une compréhension mutuelle qui vont au-delà des mots, soulignant ainsi l’importance de la présence et de l’interaction immédiate dans les relations humaines. Par conséquent, l’idée que cette présence partagée puisse transcender le physique pour devenir une partie intégrante de l’être même renforce le sentiment d’une connexion profonde et presque spirituelle entre les individus. C’est une union qui va au-delà des simples interactions superficielles pour toucher les fibres les plus intimes de l’existence humaine.

En somme, comme toute œuvre d’art, ce roman peut être interprété de multiples façons en fonction de l’expérience et de la perspective de chaque lecteur. Cette richesse d’interprétations permet au lecteur d’explorer différents aspects de l’œuvre et d’en tirer des significations variées, ce qui contribue à enrichir l’expérience de lecture et à élargir les horizons intellectuels et émotionnels du lecteur.

2 commentaires

  1. interessante articolo

    il romanzo è di tipo corale ricco di colpi di coda e l’infrangersi dei ricordi si specchiano nei luoghi traslati dai ricordi stessi modificando la realtà dei luoghi con i luoghi del proprio intimo
    ogni personaggio ha un avanti e un ritorno e nel loro ritorno mutano la realtà degli avvenimenti

    sarebbe bello leggerlo anche in italiano

    1. Grazie per il tuo commento.
      Mattia ha uno sguardo essenziale sulle relazioni, sulle metaorfosi… Tanto da scoprire. Grazie ! Ci auguriamo che segua la traduzione in italiano.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimeriez lire également:

Enlève la nuit — Monique Proulx

Lire un livre déjà couronné de plusieurs prix, et donc de multiples critiques, peut sembler risqué. On peut se demander ce qu’il reste à dire. Cependant, adopter cette perspective revient à questionner notre propre jugement esthétique. Entrons donc dans ce texte sans préjugés ni suppositions.

Read More

L’Aurore martyrise l’enfant – de David Ménard

La sensibilité a toujours un prix Dans ce roman paru en 2023, David Ménard nous transporte dans un récit singulier où il donne la voix à Marie-Anne Houde, célèbre pour son rôle de « femme méchante », incarnant à la fois la marâtre et la belle-mère dans l’imaginaire québécois. À travers une lettre poignante adressée à Télésphore

Read More

Voir Montauk de Sophie Dora Swan

Dans la quête de sens à travers les tourments de la maladie maternelle, une femme trouve dans la promesse d’un voyage vers Montauk une allégorie de la recherche du calme intérieur. L’écriture devient le phare éclairant la voie, où les trajets physiques se mêlent aux voyages de l’esprit, offrant ainsi un refuge de sérénité où la complexité de la relation mère-fille s’efface devant la simplicité de l’être.

Read More

POSSIBLEMENT RUBY — LISA BIRD-WILSON

Lisa Bird-Wilson, écrivaine et poète Cri-Métis, occupe le poste de PDG de l’Institut Gabriel Dumont des études autochtones, une organisation dédiée au renouvellement et au développement de la culture et de l’éducation métisses. Son premier roman, « Possiblement Ruby », marque ses débuts littéraires aux États-Unis. Elle réside actuellement à Saskatoon, au Canada. Dans ce récit captivant,

Read More

« Si j’écris, c’est pour échapper réellement à une certaine solitude et pour essayer d’attirer le regard de l’autre. […] Je cherche simplement à sortir de ma solitude et mes livres sont des mains tendues vers ceux, quels qu’ils soient, qui sont susceptibles de devenir des amis »

Articles les plus consultés
Publicité

un Cabinet de conseil juridique et fiscal basé à Ouagadougou au Burkina Faso

Devis gratuit