Car la recherche de la vérité ne concerne pas seulement l’intelligence, mais plutôt toute la personne, en tant qu’elle est corps et âme. Par conséquent, la personne n’advient que dans le don, autrement dit, en s’ouvrant à l’autre.[i]
Athènes, le 9 mai 2007
Bien cher Philémon,
J’espère que vous vous portez bien.
J’ai traîné un peu avant de vous répondre. Je vous prie de m’en excuser. J’avais une petite urgence, beaucoup de travail et puis, je voulais prendre tout mon temps pour lire votre texte, afin de mieux le comprendre. Je voudrais d’abord vous remercier de cette confiance : le partage de la science. A priori, on peut se dire qu’on n’a rien à ajouter à ce qu’une personne de votre qualité et de votre rang écrit. C’est vrai. Je n’ajoute certainement rien, mais je souligne à quelques endroits, ce que j’aurais écrit ou non, si j’étais à votre place. D’un point de vue formel, quelques coquilles, mais pas plus de six. La mise en page, je suppose que vous la ferez à la fin, ou bien vous en laisserez le soin à votre secrétariat. Après avoir lu ce texte, je me sens en pleine confiance et le désir en moi de faire descendre la philosophie du ciel vers la terre, comme on l’a dit à propos de Socrate, ne fait que s’accroître. C’est ce que j’aime dans vos écrits qui me font quelquefois penser à Aristote. Une grandeur dans la modestie. Je vous ai mis toutes mes corrections et suggestions en pièces jointes.
Bien à vous,
Doux baisers.
Sophia.
Athènes, le 12 mai 2007
Sophia,
Peut-on se voir enfin ? J’ai hâte.
Ton Philémon.
Athènes, le 12 mai 2007
Coucou Philémon,
Théoriquement, j’ai une conférence le lundi à partir de 9 h du matin avec les autres postdoctorants. Je ne maîtrise pas encore les horaires des repas. Je ne sais pas s’il y a une pause à midi. S’il y en a une, je passe vous faire un bisou amical. Si cela change, je vous le ferai savoir. Mais pour le moment, on reste sur cela.
À bientôt donc.
Votre Sophia
P-S Moi aussi, j’ai hâte.
Athènes, le 12 mai 2007
Bonjour belle Sophia,
Je prends bonne note. Je guetterai mes mails pour lire ta réponse.
Tendres baisers.
Ton Phil
Athènes, le 13 mai 2007
Bien chère Sophia,
Le principe est-il maintenu ?
Tu manques à Phil.
Il t’aime.
[i] Pénélope Mavoungou, La place du corps dans l’amitié, Essai philosophique, Paris, Edilivre Aparis, 2013, p 108.