Cette dépendance se dresse sur le versant d’une pente douce, séparée de notre grande demeure en contrebas par un bosquet derrière lequel le soleil se lève et illumine nos fenêtres le matin ; le soir, il se couche derrière ces mêmes arbres et illumine les fenêtres de la dépendance.
La Dépendance de Rachel Cusk est un roman qui met en avant les nuances des relations humaines et de l’identité. L’auteure utilise une approche narrative unique. Son récit se construit en grande par le biais des conversations des personnages. Il en résulte, dès lors, une perspective soutenue et intime.
Cusk utilise un style d’écriture introspectif et subtil pour dépeindre les complexités des interactions humaines, explorant les thèmes de la dépendance émotionnelle, de l’autonomie et de la perception de soi. L’histoire se déploie à travers les expériences de M, le personnage central. Le roman suggère une réflexion profonde sur la nature changeante des relations.
M, écrivaine, vit avec un mal être, car depuis son enfance, elle ne s’est jamais sentie tolérée ni aimée partout où elle est passée. Elle se sent donc toujours dépendante dans cet univers de rejet. Pourtant, bien que dépendante, elle est obsédée par la liberté.
De quoi est faite cette dépendance de M ?
Son mariage. M a épousé un homme qui ne parle presque jamais, mais qui est adulé par tous. Passionné de peinture, la vie de l’époux de M se passe pour la plupart du temps entre les tableaux. M invite L, un peintre qui arrive chez elle avec une autre fille. S’ensuit une profonde méditation sur le sens de la vie, de la féminité et de la relation.
« La Dépendance » semble mettre en lumière cette dualité complexe entre la liberté et la dépendance. À travers les expériences des personnages, l’auteure semble illustrer comment la liberté peut parfois être liée à la dépendance émotionnelle ou relationnelle.
Les relations humaines, souvent perçues comme sources de liberté et d’épanouissement, peuvent également créer des liens d’attachement et de dépendance qui limitent cette liberté. Cusk semble disséquer cette dynamique, montrant comment les individus naviguent entre ces deux concepts apparemment contradictoires.
Cet aspect des choses m’a toujours un peu échappé, et devoir faire des choix me paraît particulièrement difficile ; par conséquent, cela a été un grand jour pour moi lorsque j’ai pris conscience que je pouvais simplement tout porter en même temps, et qu’en me limitant au noir et au blanc je n’aurais plus jamais besoin de m’interroger sur l’esthétique de mes tenues.
Sara Balogun