Le Prix Tchicaya U Tam’si pour la poésie africaine a été créé en 1989 en hommage au poète et écrivain congolais Tchicaya U Tam’si, décédé un an plus tôt, le 22 avril 1988. Né de l’initiative de Mohamed Benaïssa, ancien ministre marocain des Affaires étrangères, de la Culture et actuel Maire d’Assilah, ce prix récompense « une œuvre poétique novatrice et de grande valeur artistique ». C’est une distinction ouverte à chaque poète dont les œuvres poétiques sont ancrées dans les valeurs africaines et se posent logiquement comme le prolongement de l’engagement de Tchicaya U Tam’si en faveur de l’Afrique.
Le choix du jury a donc été porté sur Paul Dakeyo, dont les textes questionnent les sujets liés à la liberté, la justice et la démocratie en Afrique. Il est connu pour son engagement littéraire contre la discrimination raciale en Afrique en Sud et l’assassinat de certains nationalistes africains comme Patrice Lumumba.
Né en 1948 à Bafoussam, une ville située à l’ouest du Cameroun, le poète camerounais, sociologue de formation et par ailleurs éditeur, commence à publier ses recueils de poésie au début des années 1970.
Vivant en France depuis 1969, Paul Dakeyo est auteur de plusieurs recueils de poèmes : Les Barbelés du matin (1973) ; Un Cri pluriel (1976) ; Chant d’accusation » (1976) ; Soweto ! Soleils fusillés (1977) ; La Femme où j’ai mal (1989) ; Les Ombres de la nuit (1994) ; Moroni, cet exil (2002) et entre autres Les Voix de l’absence (en collaboration avec Evelyn Vincent, 2019).
Pour cette édition 2022, le jury était présidé par le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, avec des membres comme : l’écrivain marocain Mohamed Achaari, l’écrivain sénégalais Abou Mbow, l’écrivain marocain Charafdine Majdouline et Mohamed Benaïssa (Secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah).
Avant Paul Dakeyo, le Tchicaya U Tam’si pour la poésie africaine a couronné le Mauricien Edouard Maunick (1989), l’Haïtien René Depestre (1991), le Congolais Laurent Malanda (1992), le Sud-Africain Mazisi Kunene (1993), l’Egyptien Ahmed Abdel Muti Hijazi (1996), le Congolais Jean-Baptiste Tati Loutard (1999), la Capverdienne Vera Duarte (2001), le Marocain Abdelkarim Tabbal (2004), le Nigérian Niyi Osundare (2008), la Sénégalaise Fama Diagne Sène et le Marocain Mehdi Akhrif (2011), l’Ivoirien Josué Guébo (2014) et le Sénégalais Amadou Lamine Sall (2018).
Boris Noah